« Je compte parmi ces gens étranges qui sont enchantés et apprécient d’être avec des personnes qui sont en train de mourir car je sais que j’aurai une chance d’être en présence de la vérité. Quand je m’assois avec quelqu’un, la première chose à faire, est de m’ouvrir à toutes mes réactions face à ses malheurs. À toute la douleur. De pleurer la perte de l’autre. Et quand la personne se sent entendue dans sa peine, on commence alors à se rencontrer derrière la peine. Et je me retrouve confronté à ce paradoxe, en tant qu’être humain, avec des émotions, de vouloir prendre votre souffrance. En même temps, une autre partie de moi sait que la souffrance est la grâce…qu’elle est le papier de verre, spirituellement parlant, qui éveille les gens. Une fois cet éveil spirituel amorcé, vous percevez à nouveau votre souffrance commencez à travailler avec comme véhicule d’éveil. » Ram Dass
En tant que communicatrice animalière, il m'arrive souvent d'accompagner un animal en fin de vie. Mais qu'est ce que c'est au juste, d'accompagner un être animal dans ces derniers instants ?
1. Émettre une échéance: Tout d'abord, lorsque je me connecte à l'animal je peux ressentir l'urgence de la situation ou non. Est ce qu'il lui reste quelques heures, est ce que la situation peut évoluer favorablement, faut-il procéder à la fin des souffrances au plus vite ? Généralement, je suis surprise par la force de vie qui anime nos animaux et par le lien qui les retient à leur gardien. J'ai vu tant d'animaux proche de la mort s'accrocher à la vie encore et encore, voir guérir car ils avaient encore des choses à faire avec leur gardien ou parce que leur gardien avait désespérément besoin d'eux et refuser un éventuel départ. Avoir un avis sur l'urgence ou non de procéder au départ est vraiment apaisant pour le gardien comme pour l'animal. Cet avis ne se substitue jamais à celui d'un vétérinaire, il vient en complément. En effet, lorsque le vétérinaire vous annonce qu'il n'y a plus rien à faire, qu'il va falloir songer à une euthanasie dans 1 semaine, quelques mois... La meilleure chose à faire est de savoir quand cela sera le moment pour votre animal. Les animaux ont cette sagesse infinie d'être encore reliés à la source, ils savent pourquoi ils sont là, ce qu'ils ont à faire ici et lorsqu'ils doivent partir. La mort n'est pas une fin en soi pour eux, mais un passage.
2. Recueillir les messages : Peut être qu'avant de partir votre compagnon a une demande particulière : revoir une personne, attendre une personne de la famille, faire une activité précise... Les demandes vont du plus banal (rogner un os, aller à la mer...) au plus extraordinaire (attendre que l'enfant de la famille rentre de ses études lors des vacances scolaires). Egalement, il peut aussi vous renseigner sur son départ, avoir une requête pour après. Par exemple laisser au chien qui vit habituellement dehors le droit de rentrer dans la maison car c'est désormais à lui que revient la place de gardien.
3. Préparer le départ: Vos animaux ont toujours un souhait bien précis quant à la façon dont ils doivent quitter la terre. Parfois nous n'avons pas le choix et nous devons les laisser partir. Nous pouvons alors adoucir la situation en leur demandant comment cela doit il se passer pour eux : Partir au vétérinaire ou à la maison (il faut savoir que des vétérinaires peuvent se déplacer chez vous pour une euthanasie), partir prêt des copains ou tout seul, avec une personne en particulier...
4. Faire le pont entre l'au-delà et l'ici :
Pendant l'euthanasie, il est possible si l'animal le demande de rester auprès de lui ou de l'apaiser avec un soin énergétique si tel en est sa demande. Ensuite, lorsque le départ a été effectué il nous est possible de continuer à recueillir les messages de l'animal, savoir comment il vit son après vie ect... Il faut pour cela, toujours laisser un laps de temps entre le décès et la CA afin que l'animal puisse monter "là-haut" et qu'il soit disposé à communiquer.
5. Lorsque l'urgence est là : si il y a urgence et donc souffrance mon rôle peut être de valider auprès de vous le choix de l'animal et de l'aider à accepter la situation. C'est souvent un soulagement pour vous de savoir que vous faites le bon choix.
6. Donner des clés au gardien: recueillir l'émotion, accompagner pour mieux accepter: mon rôle est aussi d'être là pour vous et vous donner des clés qui peuvent vous aider à vivre plus sereinement l'après-vie et le départ de votre compagnon.
Est-ce difficile d'accompagner un animal en fin de vie ?
Ce sont toujours des moments difficiles et il n'y a pas une fin de vie ou je ne verse pas de larme ! Mais ce sont des larmes d'amour, de bonheur, de joie même ! J'assiste et accueille tellement d'amour dans ces moments, amour de l'animal pour son gardien, amour du gardien pour son animal, gratitude du chemin de vie passé ensemble, gratitude pour tous les moments vécus, et parfois... (r)éveil du gardien au beau milieu de ce chaos émotionnel. (R)eveil du gardien qui comprend que rien est fini, que la mort n'est qu'un voile, une illusion et que tout survit, que tout avait un sens... Derrière la souffrance, se cache toujours le renouveau. La perte de mon premier compagnon après 20 ans de vie commune m'a conduit à un (r)éveil spirituel intense, il a été le départ de toute cette aventure. Alors, les fins de vies... ce sont juste des moments très très forts, qui à chaque fois me rappelle combien la vie est somptueuse.
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