"J’ai appris, dit le Petit Prince, que le Monde est le miroir de mon Âme… Quand elle est enjouée, le Monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le Monde lui semble triste. Le Monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là, c’est tout."
Il fut un temps ou communiquer avec mes animaux me faisait terriblement peur. Car la CA ce n'est pas tout le temps des cœurs et des mots doux. C'est aussi souvent la vérité. Brute, nue, sans illusion sur qui nous sommes. Les animaux savent voir en nous comme dans un livre ouvert, peut être même mieux que nous car ils ne possèdent pas la barrière de l'ego et des masques de la société.
Alors, entendre leur message, c'est souvent entendre ce qu'on se cache à nous même.
En ce moment, je vis des situations pas toujours drôle au travail. Je suis dans un environnement violent, tant physiquement que verbalement. C'est très dur à gérer.
Lorsque je rejoins mon cheval ce jour là, j'ai d'ailleurs un gros poids sur le cœur, mais sur le moment je ne m'en rends même plus compte. Me voilà posée dans l'herbe avec lui. Je me détends. Je ressens mon corps énergétique, le soleil sur ma peau, le rythme de mon cœur... J'en viens à lui demander ce que je peux faire face à cette violence, comment je peux réagir.
Et, du tac au tac sa réponse me parvient : "Il n'y a pas de souffrance. C'est toi qui choisis ce contexte. Jusqu'à quand penses-tu devoir souffrir pour être heureuse ? Tu n'as pas à prouver, tu n'as pas à mériter quoi que ce soit. Côtoyer la souffrance ne te rends pas plus légitime. Tu n'as pas à quémander, tu n'as pas à mériter d'être heureuse."
Alors, instantanément mes larmes coulent... Merci... Lorsque je me lève, je me sens légère, je prends alors conscience de toutes les tensions qu'il y avait dans mon corps.
Je lui en fais part, émerveillée. Il me répond : "Penses-tu que cela est réellement utile de t'imprégner autant du négatif ? En as-tu besoin ?"
A nouveau... touchée en plein cœur.
Plus tard, nous travaillons, mais je pense encore à mon travail. Biensur Habanero refuse de se mettre au boulot. Je sais qu'il y a quelque chose à comprendre, quelque chose qui m'appartient et qui n'a rien à voir avec lui. Hop... Je repars en introspection. Voilà, nous y sommes. Il m'offre l'opportunité d'avoir une réponse à mon problème. J'étais justement en train de penser au refus de mes élèves à travailler et à leur réponse parfois violente. Je repars en CA. Je lui demande si il a quelque chose à me dire par rapport à cette situation : "La réponse n'est pas importante. Elle ne dépend pas de toi. Tu n'es pas responsable du résultat. Sauf si tu exiges quelque chose de l'autre. Sauf si tu es dans le contrôle. Ce n'est pas grave un non. Cela ne doit pas t'empêcher d'agir. Pourquoi as-tu peur du non ?"
C'est juste. J'ai tendance à oublier que je ne suis pas responsable de la réaction de l'autre. J'ai parfois tendance à me rendre responsable de tout. Ici, face au non, de mes élèves ou de mon cheval je me mettais en totale remise en question. Peut être que le problème se trouve dans mes cours, dans ma technique, dans ma manière d'être ? Peut être suis-je trop ceci... ou pas assez cela... Et il ne se passait rien.
Lorsque j'ai cessé d'attendre la réponse de mon cheval, lorsque j'ai levé mes exigences, de lui-même il a réalisé ce que j'attendais avec joie et non plus avec agacement comme au départ et nous nous sommes amusés.
Ce message, très intime, je te le partage car il me semble important. Important car nous sommes dans une société du toujours plus. Et on a tendance à croire que le bonheur s'acquiert par le mérite, le labeur, voir la souffrance. Pourtant, le bonheur est un état permanent, en nous. Il est indissociable de nous même et nous n'avons pas à gagner notre vie... notre vie est déjà là. Est-ce que tu le sens ?
Ces mots d'Habanero : "Il n'y a pas de souffrance", je les trouve très fort. C'est fou comme nous sommes doués pour choisir nos drames, fonctionner en victime... même lorsqu'on est sur un chemin de développement personnel, l’ego a tendance parfois à nous ramener vers d'anciens schémas. Peut-être qu'au prochain moment de colère, d'énervement, de tristesse tu pourras te rappeler les mots d'Habanero : "Il n'y a pas de souffrance".
Laisse moi te rappeler: tu es maître de ta vie, peu importe les murs de ta prison, tu en as la clé. Tout est en toi.
Et toi, qu'as-tu à apprendre d'eux ?
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